dimanche 20 mars 2011

Les jardins suspendus de Marqueyssac

A 10 kilomètres au sud-ouest de Sarlat, en plein Périgord, surplombant la Dordogne et embrassant le paysage alentour, les jardins de Marqueyssac offrent une promenade originale dans un dédale de buis centenaires.  Galerie photo



Château de Marqueyssac, 24220 Vézac, Dordogne 

L’histoire de Marqueyssac commence avec Bertrand Vernet de Marqueyssac, conseiller du Roi à Sarlat, qui acquiert la propriété de Marqueyssac en 1692. Il fait aménager les abords du château par un élève du célèbre jardinier Le Nôtre. Mais l’essentiel de l’aménagement date de la fin du XIXème siècle avec Julien de Cerval, l’un des descendants. Amateur de jardins féru d'Italie, celui-ci se consacre à l’embellissement de Marqueyssac. Il fait planter des milliers de buis, des cyprès et des pins qui donnent à l’ensemble un air d’Italie.

150 000 buis centenaires taillés à la main

Les rondeurs et la taille moutonnante des buis font de Marqueyssac un lieu unique. Les buis sont taillés entièrement à la main deux fois par an par une équipe de jardiniers : au printemps et à la fin de l’été. Le buis a été choisi comme espèce dominante des lieux par sa tolérance au calcaire, sa résistance à la sécheresse et son aptitude à supporter la taille.

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Marqueyssac est situé au cœur d’un célèbre quadrilatère de châteaux avec  Beynac, Fayrac et Castelnaud. Cette demeure, appelée château bien que sa morphologie la rattache plutôt à la maison de maître, est couverte d'une toiture en lauze de plus de 500 tonnes. 

« Marqueyssac aux chandelles » : les soirs d’été, des milliers de chandelles illuminent les allées du jardin et donnent à sa visite une dimension féérique.


Diaporama




Diaporama horizontal avec défilement gauche droite, ralentissement et arrêt, au survol des photos par la souris ou avec la barre de défilement


Découverte en photos des jardins de Marqueyssac

En venant de Sarlat ne manquez pas le tournant fléché à droite presque en épingle à cheveux. Le château de Marqueyssac offre une grande façade nord-ouest, flanquée d'une tour centrale, dominant la vallée. Devant le château, la terrasse panoramique ou terrasse d’honneur présente un agencement de parterres géométriques. Cette demeure d'agrément de la fin du XVIIIème siècle est couverte d'une toiture en lauze de plus de 500 tonnes. Quelques pièces sont ouvertes à la visite : la salle à manger, la chambre et le cabinet de toilette ont été restaurés.  Côté jardin, la façade sud-est rappelle les élégantes chartreuses de la région et s’ouvre sur le parc, notamment sur le « chaos de buis ». A droite, la terrasse du bastion est plantée de buis taillés. Ce jardin se distingue par un moutonnement étonnant de buis aux formes ondoyantes contrastant avec l’art topiaire classique recherchant la symétrie et la régularité. Plus loin, en contrebas,  la chapelle gothique dédiée à Saint Julien, patron des passeurs d'eau, surplombe la Dordogne. La chapelle est toujours le lieu de sépulture des descendants de Julien de Cerval. Trois promenades mènent au belvédère parmi lesquelles la promenade des falaises qui démarre au bout du bastion. Le parcours offre une vue imprenable sur la Roque-Gageac, un village construit à flanc de falaise. Avec l’Esplanade, le promeneur découvre aussi des tapis de verdure bordés de hauts buis. Des panneaux d'information jalonnent le parc racontant l'histoire de la Dordogne, la faune et la flore du Périgord. Celui sur « le chêne vert ou yeuse » relate une légende des îles Ioniennes (à Sainte Maure, dans les îles ioniennes, le chêne vert est l’objet d’une légende, recueillie au XIXème par le poète Valaoritis). Point d'orgue de cette promenade, le belvédère constitue un formidable balcon sur la Dordogne à 192 mètres d’altitude dévoilant un panorama exceptionnel sur l’ensemble de la vallée.



Sources : sites www.marqueyssac.com - Sites en perigord.com  - www.parcsetjardins.fr


Le chêne vert : un arbre souverain et funeste


Le Périgord noir tire son nom non pas de la couleur de son « diamant noir », autrement dit la truffe, mais de ses denses forêts de chênes vert foncé qui couvrent une grande partie de son territoire. Cet arbre tient son nom français de « chêne vert » du fait qu’il est toujours pourvu de feuilles (au contraire de la majorité des autres chênes à feuilles caduques), ce qui ne l’empêche pas de les renouveler comme tous les arbres. Le chêne vert est aussi appelé yeuse, mot tiré de l'occitan euse, et son nom botanique est Quercus ilex. C’est un arbre au tronc court et souvent tortueux.

 
Le chêne vert a été maintes fois privilégié par les croyances mythiques et les cultes païens. Nombreuses sont aussi les légendes plus ou moins funestes dont le chêne vert fut l’objet dont celle concernant la crucifixion du Christ. Au moment de la Passion, les arbres se réunirent et se consultèrent et refusèrent de donner leur bois pour ce supplice. Ainsi lorsque les bûcherons s’approchèrent d’eux pour les couper, se cassèrent-ils en mille morceaux. Seul parmi eux le Chêne vert, tel Judas, agit en traître, il resta entier offrant son bois pour la fabrication de la croix sacrilège.

Sources :
PARDO Corinne. Thèse : Du rural à l’urbain. Intégrations, usages et gestions de l’arbre dans les paysages de la Méditerranée nord-occidentale, 2009, 613 pages
DE VILMORIN Jean-Baptiste. Histoires d'arbres, Editions Jean-paul Gisserot, 2003, 185 pages.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai enfin découvert le bouton magique qui met vos admirables images de Marqueyssac en plain écran. J'ai eu alors devant moi, "comme si j'y étais", toute la beauté subtile de ces jardins et des paysages. Je me suis laissé guider en suivant vos pas dans les lacis des jardins. C'est un travail superbe !