OPERA

Amatrice d'art lyrique et chorégraphique, assidue aux évènements et soirées de l’opéra, je vous propose dans cette page une petite galerie à visiter pour découvrir photos et diaporamas d'opéras et de ballets : pour commencer, le ballet Siddharta, les opéras Le Triptyque de Giacomo Puccini et les Noces de Figaro de Mozart... à venir,  la Tétralogie de Richard Wagner... entre autres.

Je ne peux manquer de vous faire partager une réflexion de Christophe Ghristi, Directeur de la Dramaturgie à l'Opéra national de Paris, qui souligne dans l'éditorial de la revue En Scène de février/avril 2011 sur la question du répertoire et des créations de cette grande maison  : «  [...] Il ne faut pas avoir peur de respirer l'air des cimes et il ne faut pas avoir peur d'en prendre l'habitude. Cet air-là nous nourrit profondément, durablement, nous  fait certes paraître sans saveur d'autres zéphyrs, même séduisants, mais nous laisse aussi nous distraire avec eux.... Les cimes sont généreuses [...]».


Siddharta, ballet de Preljocaj à l’Opéra Bastille - mars 2010

« Siddharta » du chorégraphe Angelin Preljocaj avec une scénographie spectaculaire de Claude Lévêque. Ce ballet est inspiré de la vie et de la quête spirituelle de Siddharta Gautama, l’initiateur du bouddhisme qui serait né au nord de l’Inde entre le 6è et le 5è siècle avant JC.   Galerie photo



Création
Ballet de l’Opéra
Chorégraphie : Angelin Preljocaj       
Scénographie : Claude Lévêque      



Alice Renavand incarnant la figure de l'Éveil


Siddharta, ou la vie de celui qui deviendra Bouddha

Siddhârta est né vers 560 avant notre ère dans une petite famille princière, dans  l’Inde septentrionale non loin du Népal. Il aurait passé toute la première partie de sa vie dans le palais familial où il se maria très jeune. Sa vie était alors insouciante comme dans son milieu protégé des contacts extérieurs.

C’est comme un jeune adulte qu’il serait sorti pour la première fois du palais. Ce qu’il découvrit à l’extérieur le bouleversa tant qu’il décida de n’y plus jamais revenir, abandonnant sa femme et sa famille. Il parti avec son cousin Ananda à la recherche d’un moyen de soulager toute cette souffrance. Son espoir fut de trouver un maître capable de l’enseigner et de lui faire comprendre comment faire pour atténuer cette souffrance.

Après de longues marches et de multiples rencontres au cours desquelles il rencontra de nombreux sages, il arriva à un lieu où il s’assit sous un arbre décidé à n’en point bouger jusqu’à ce qu’il ait une réponse à sa recherche.

La première nuit, il subit les assauts de Mâra  (Le Prince de ce monde ou La Mort) qui chercha à le séduire au moyen de la sensualité et de le terroriser. La seconde nuit, suivant l’itinéraire des ascètes, sa conscience, abandonnant les désirs, les activités intellectuelles, les sentiments négatifs et les affects, s’enfonça dans un vide de plus en plus profond. C’est alors qu’il contempla de son « œil divin » l’ensemble des destinées des êtres, récapitulant leurs existences antérieures et les siennes propres. Dans la troisième veille, il saisit l’enchaînement des facteurs qui toujours à nouveau suscitent ces existences et en déduit les conditions à remplir pour mettre un terme à ces enchaînements. C’est l’Eveil  dont les Quatre Vérités Simples résument le contenu.

Tout est douleur en ce monde. L’origine de la douleur est dans le désir. La compréhension des origines de la douleur conduit à l’extinction, le Nirvana. Le chemin qui conduit au Nirvana est le noble sentier octuple : vision correcte, pensée correcte, parole correcte, action correcte, profession correcte, effort correct, attention correcte et contemplation correcte.

Diaporama


Défilement automatique des photos

Source : Opéra national de Paris – Siddharta



Le Triptyque, Giacomo Puccini - Octobre 2010                   Trois couleurs, trois regards sur la mort

Il trittico – en français Le Triptyque – est un cycle de trois opéras en un acte de Giacomo Puccini mettant en scène un drame de la jalousie (Il Tabarro), une tragédie mystique et surnaturelle (Suor Angelica ) et un opera buffa macabre et brillant (Gianni Schicchi). Mais il n’y a rien de sinistre dans ces trois pièces constituant trois modes différents pour parler de la mort à des époques et dans des lieux différents : les quais de la Seine à Paris au début du XXe siècle, un couvent du XVIIIe, la Florence médiévale. Voir diaporama ci-après.


Trois opéras en un acte (1918)
Musique de Giacomo Puccini (1858-1924)


Triptyque et non trilogie : Puccini choisit comme titre le terme pictural de « triptyque » et non celui littéraire habituel de « trilogie », avec l’idée de concevoir trois tableaux musicaux.

Impression visuelle contrastée : du noir dépeignant le sombre Paris dans Il Tabarro les décors revêtent un flamboyant rouge sang symbolisant l'Italie médiévale dans Gianni Schicchi puis passent au blanc et bleu cristallisant la clarté du couvent dans Suor Angelica.

Ce que j’ai aimé : la bouleversante soprano géorgienne Tamar Iveri dans le rôle titre et l’altière mezzo Luciana D'Intino à la droiture terrifiante dans Suor Angelica. 

Suor Angélica est servie par une très émouvante Tamar Iveri qui fait passer sur le visage de la religieuse une large palette d’émotions, de l’espoir à l’angoisse puis après un bref instant de bonheur, à la douleur à l’annonce du décès de son fils qu’elle eut sept ans auparavant hors de liens du mariage. Angelica ne s’en remet pas, et rejoint son fils dans la mort en absorbant un poison à base de fleurs qu’elle s’est préparée.

Philippe Jordan, directeur musical, dirigeait cet opéra puccinien dans une mise en scène de Luca Ronconi.

Diaporama



Diaporama horizontal avec défilement gauche droite, ralentissement et arrêt, au survol des photos par la souris ou avec la barre de défilement


Il Tabarro
Livret de Giuseppe Adami d’après "La Houppelande" de Didier Gold
Juan Pons : Michele, Marco Berti : Luigi, Sylvie Valayre : Giorgetta

Suor Angelica
Livret de Giovacchino Forzano
Tamar Iveri : Suor Angelica, Luciana D’Intino: La Zia Principessa, Barbara Morihien :  La Badessa

Gianni Schicchi
Livret de Giovacchino Forzano
Juan Pons : Gianni Schicchi, Ekaterina Syurina : Lauretta, Marta Moretto : Zita, Juan Francisco Gatell : Rinuccio

Source : Opéra national de Paris – Le Triptyque



Les Noces de Figaro de Mozart

En octobre et novembre 2010, Les Noces de Figaro ont été à l'affiche de l'Opéra Bastille dans la légendaire production de Giorgio Strehler.

Créé en 1973 au théâtre Gabriel de Versailles (Opéra Royal), ce spectacle intemporel s'inspirait de la peinture de Watteau et de Fragonard, copiée par le décorateur Ezio Frigerio.Le décor ayant été détruit en 2003, cette production mythique a pu être remontée grâce à la Scala de Milan, qui en possédait une copie en bon état. Strehler est décédé en 1997, c’est donc sous la houlette de ceux qui avaient participé à sa création et en particulier sous celle d’Humbert Camerlo qui fut l’assistant personnel du maître que l’œuvre a été ressuscitée. Galerie photo



Musique de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Livret de Lorenzo Da Ponte d’après "Le Mariage De Figaro"
De Pierre-Augustin Caron De Beaumarchais


Ce que j'ai aimé : Situé au 3ème acte de l’opéra, l’aria « Dove sono » nous montre la Comtesse déplorant la triste situation qui la contraint à user d’expédients pour regagner l’amour de son époux (« d’abord aimée, ensuite offensée, à la fin trahie ».) contrastant avec la dignité de sa naissance. C’est un air nostalgique dans lequel la Comtesse se remémore des souvenirs de jeunesse et s’attriste d’avoir perdu l’amour du Comte, elle dont les sentiments semblent ne pas avoir varié depuis le jour de leur rencontre.

J’ai ressenti très fortement l’émotion décrite par cet internaute mélomane qui écrit  sur son site fomalhaut  à propos de Barbara Frittoli«  Je souhaite à chacun de pouvoir voir et entendre le miracle qui s'est produit lors de la version concert du jeudi 28, lorsque seule, face au public, le moindre geste, la moindre inclinaison de la tête, la moindre variation du corps ont raconté tous les sentiments de désespoir de 'Dove sono', en même temps que son chant sidéral touchait, en chacun de nous, l'émotion inexprimable du temps en suspend. »


 
Acte III, Air Dove sono i bei momenti
La Comtesse Almaviva, Barbara Frittoli, Soprano



Barbara Frittoli, noble et somptueuse comtesse d’Almaviva


A écouter sur You Tube 
Barbara Frittoli - Dove Sono (Nozze di Figaro) - Paris, 2010 October 26th





Diaporama




En couverture : Philippe Jordan, Directeur musical de l’Opéra de Paris depuis 2009, dirigeant Les Noces de Figaro.


Des premières lueurs de l’aube aux ombres de la nuit, le château du Comte Almaviva est le théâtre de chassés-croisés amoureux et d’imbroglios conjugaux à rebondissements. Figaro, interprété par la basse italienne Luca Pisaroni, va épouser Susanna (Ekaterina Syurina) mais son maître, le comte d'Almaviva (Ludovic Tézier et Dalibor Jenis), la convoite, au su de la comtesse (Barbara Frittoli) qui pleure son amour perdu.Personnage emblématique de l'émoi amoureux, le page Chérubino, traditionnellement interprété par une femme, cette fois la mezzo-soprano Karine Deshayes, ne sait plus qui il aime à force de désirer toute femme qu'il approche.

Acte I : Ouverture - La chambre de Figaro et de Suzanne

Acte II : La chambre de la comtesse

Acte III : La salle du mariage

Acte IV : Dans le jardin, le soir


En osmose avec la musique, la mise en scène est aussi une fête pour les yeux. L'univers de l’opéra est souligné par un décor raffiné et poétique alternant sobriété et opulence des couleurs pour mieux marquer les espaces des protagonistes.

Au premier acte, en teintes grises, le rideau se lève sur une chambre meublée seulement d'un fauteuil, pas de décoration, pas de meubles. Nous comprenons qu’il s’agit de la chambre des domestiques grâce au fil à linge tendu dans leur chambre restreinte. Puis à  l’acte II, le rideau se lève sur le sublime décor de la chambre de la Comtesse en camaïeux rose et or. Le lit à baldaquins monumental, les soieries, le miroir, la table de toilette évoquent le luxe et la féminité. Au troisième acte, les lieux intimes sont abandonnés pour un espace public aménagé à l'intérieur du château offrant une superbe enfilade en perspective ponctué d'un élégant clavecin. Enfin, à l’acte IV, où le jardin est « monté » avec des toiles peintes, les bleus nuit du parc des rendez-vous clôturent l’opéra.


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