vendredi 17 septembre 2010

Voyage en Italie : Villa d'Este, Tivoli

La Villa d’Este, le chef-d’œuvre des jardins « à l’italienne », conçue par Pirro Ligorio pour le cardinal Hyppolite d’Este au XVIème siècle  Galerie photo 



La Villa du Cardinal Hippolyte d'Este est célèbre dans le monde entier pour ses murs décorés de fresques mais surtout pour le jardin aux innombrables fontaines.



Jaillissante, chutante, bouillonnante, dormante, l’eau y est modelée en d’innombrables formes.


Tivoli et ses villas  

Dans les environs de Rome, Tivoli, lieu de villégiature très recherché depuis l’époque romaine par les notables pour échapper à la chaleur de l’été romain sur les pentes des collines de Tiburtini, abrite la Villa romaine de l'Empereur Hadrien et la Villa renaissance du Cardinal d'Este.

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Le cardinal Hyppolite d’Este, grand mécène et munificent protecteur d’artistes et lettrés

Le Cardinal Hyppolite d'Este, passionné d'Antiquité et de jardins, réalisa à Tivoli son rêve esthétique. La construction de la villa suit un programme iconologique très érudit élaboré par Pirro Ligorio et par les humanistes du cercle de Hyppolite. Les murs sont décorés de fresques évoquant paysages et allégories. Une peinture érudite, nourrie de références et familière des hommes de la Renaissance, y est mise en valeur.

Fascination du bruit des eaux et de la végétation séculaire des jardins

La villa est remarquable. Mais plus encore, ce qui fait la gloire de la villa d'Este, c'est son jardin. La Villa d’Este est un exemple incomparable de jardin italien du XVIème siècle qui a servi très tôt de modèle pour le développement des jardins en Europe.  La captation de la rivière Aniene a permis d’explorer à fond les potentialités dynamiques de l’eau. L’eau est en effet modelée en d’innombrables formes : jaillissante, chutante, bouillonnante, dormante.

Allées, grottes, statues, cascades, fontaines musicales tirent admirablement partie de la forte déclivité de la colline : c'est le triomphe de l'eau au milieu des arbres et des fleurs.


Diaporama




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L’entrée de la Villa d’Este se situe sur une petite place, près de l’église Sainte-Marie-Majeure. Le palais d'Hippolyte d'Este y est comme adossé. L’église accueille le tombeau du cardinal Hippolyte d'Este dont le corps y fut transféré après son décès à Rome en 1572.

Sur la façade de l’entrée actuelle le visiteur remarquera le blason de la famille d'Este. Ses quatre quartiers comportent deux aigles et deux trios de fleurs de lys disposés en diagonale. En mosaïque, sculpté dans la pierre ou peint, on le retrouve partout dans la villa : sur les plafonds dorés des pièces d’apparat et dans les jardins sur les fontaines.

L’entrée principale conduit à la cour centrale, l’ancien cloître réaménagé (1566-1567), où se trouve la fontaine de Vénus. Une plaque commémore le séjour de Franz Liszt à la villa. La poésie, la peinture et la musique ont célébré la villa d'Este. Liszt l'a prise pour thème dans son œuvre Les Jeux d'eaux à la Villa d'Este.

Les appartements sont répartis sur deux étages. On entre par l’étage supérieur où se trouve lappartement privé du cardinal composé de quatre pièces (salon, antichambre, chambre et chapelle). En descendant d’un étage, on trouve les pièces de réception. Au gré de ses pérégrinations le visiteur découvrira des vues extraordinaires sur la région ainsi qu’une vue spectaculaire sur l'axe principal des jardins tombant en une série de terrasses. Les salles principales de la villa sont disposées en enfilade. Le précieux mobilier et les statues antiques de la collection du cardinal ont été dispersés mais les salles conservent, en grande partie, leur somptueux décor peint. Le décor peint des salons de réception du rez-de-chaussée se distingue par l’imitation de divers matériaux (marbres, tissus, etc.), la création d’effets d’illusion optique pour dilater l’espace auxquels participent les fausses fenêtres et portes, les perspectives, paysages et les scènes de la mythologie classique (salon d’Hercule, salons de Tibur, etc.) ou bibliques (salon de Moïse et salon de Noé).

Côté jardin, le palais présente une architecture très simple, un long corps de bâtiment de trois étages soulignés par des bandeaux et des registres de fenêtres et des pavillons latéraux à peine saillants. L’uniformité de cette façade est interrompue par une élégante loggia centrale, à deux niveaux et rampes d’escaliers, réalisée par Raffaello da Firenze et Biasioto (1566-1567), dont le niveau inférieur abrite la fontaine de Léda.


Fontaine Mère Nature (Fontana Madre Natura) ornée d'une statue de Diane d'Ephèse, déesse de la fertilité, distribue le lait de la sagesse universelle. Elle ornait la fontaine de l'orgue du temps d'Hippolyte d'Este

L’Allée des Cents Fontaines (Viale delle Cento Fontane) sur trois niveaux est l’un des motifs les plus photographiés. Elle offre la suite de ses jets et éventails qui s’épanchent dans l’ombre et sur la mousse pour mener à la Fontaine de l’Ovato (l’Oeuf) à la fois théâtrale et paisible. Au milieu scènes et épisodes des Métamorphoses d'Ovide sont représentés.




Les viviers (les Peschiere) où l'on élevait les poissons destinés aux mets du cardinal : Trois bassins en enfilade forment l'axe transversal le plus bas du jardin.  A l’extrémité de cette allée d’eau, on découvre la fontana dell’ Organo (« fontaine de l’Orgue ») commencée en 1547 par le fontainier français Luc Leclerc.


Au-delà des Peschiere, deux escaliers, amorcent la montée vers la villa. L’escalier latéral, la scalinata dei Bollori (« escaliers des Bouillonnements ») de 1567, est flanqué de deux parapets à degrés qui sont couronnés de bassins et vasques, d’où l’eau s’écoulait en un courant d’eau bouillonnante.



A l'extrémité ouest de l'Allée des Cents Fontaines, derrière l’exèdre, s’élève une montagne artificielle, creusée de trois niches, ou sont placées les statues de la Sibylle de Tibur avec son fils Melicerte (1568) et des divinités fluviales Erculaneo et Anio. L'ensemble symbolise Tivoli faisant face à sa vieille ennemie-amie, Rome



Fontaine du Bûcheron (Fontana del Bicchierone) et Loggetta du Cardinal. La « fontaine du grand verre »,
réalisée d’après un dessin du Bernin (1660-1661) est venue enrichir au XVIIe siècle le décor de l’axe longitudinal central. Cette fontaine prend la forme d’un calice dentelé d’où part un haut jet d’eau qui se déverse dans une conque.




Bibliographie

BARISI, Isabella. Guide de la Villa d’Este, Rome, De Luca Editori d’Arte, 2004, 93 p.
DESNOYERS, Gérard. La Villa d'Este La Villa d'Este à Tivoli ou Le songe d'Hippolyte - Un rêve d'immortalité héliaque, Paris, Myrobolan, 2002, 378 p.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous me donnez, Madame, l'envie de visiter les sites que vous illustrez si merveilleusement et qui sans doute correspondent à votre personnalité. je suis impatient de revenir et de découvrir d'autres beautés !